Vous vous demandez peut-être pourquoi un article sur l'escalade s'est immiscé dans ces pages ?! J'en conviens ! Mais le point commun du vélo et de la grimpe est ici la femme. Ou les femmes. Je vous livre ici une petite réflexion personnelle, à titre d'ancien dirigeant d'un club d'escalade, et amoureux des sports de montagne.
Les petits riens qui disent beaucoup — la place des grimpeuses
J'ai encadré des cours d'escalade pour un public adolescent (14-17 ans) pendant plusieurs années.
D'un côté, j'ai adoré ces années où j'ai pu transmettre tout en rigolant. Bien sûr, il fallait souvent trouver de nouvelles manières pour motiver ces jeunes souvent fatigués de la vie ! Mais je me suis attaché à chacun d'eux.
D'un autre côté, je ne peux pas nier qu'il y avait toujours plus de garçons que de filles, bien que l'escalade fasse preuve d'une certaine mixité¹. Au-delà du nombre, il apparaissait difficile de mélanger les genres. L'escalade se pratique en binôme, une personne qui grimpe et une qui assure – qui tient la corde. J'ai souvent essayé de mélanger les genres, les niveaux, les affinités...mais si je laissais faire, les mêmes groupes se reformaient. Il est évident qu'à cet âge là, les liens amicaux sont primordiaux. Et l'on s'aperçoit aussi que les accointances garçons / filles ne sont pas évidentes. Le problème sous-jacent est celui de notre culture. Nous sommes éduqués dans une différenciation de genre. Et je ne parle ici que de deux genres ! Je ne vais pas refaire le monde, mais insister sur ce constat. La société patriarcale n'est pas encore révolue ! Même si de nombreuses améliorations ont vu le jour...
Et notamment la Journée internationale du sport féminin, le 24 janvier.
De nombreux évènements autour de l'inclusion des femmes dans le milieu sportif sont organisés
Qu'en est-il de l'escalade ? Ou plus largement des sports de montagne ?
De nombreuses associations se sont lancées dans l'organisation d'évènements dédiés aux femmes, ou mènent des actions en ce sens.
On peut citer :
Flash Foxy², mouvement né à New York qui a créé une communauté pour les femmes — essentiellement — autour de l'escalade ;
She Climbs³, association qui organise des expéditions féminines en montagne afin de donner confiance à chacune ;
La FFME4 (Fédération Française de Montagne et d'Escalade), qui a organisé une première rencontre féminine dont le but était de réfléchir aux axes d'améliorations quant à l'inclusion des femmes dans ce milieu, ou ses évènements « grimpeuses » avec des séances d'escalade et des débats sur des sujets comme « grimpeuse et maman » ;
La FFCAM5 (Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne), qui a créé le GFHM (Groupe féminin de Haute Montagne) dans le cadre de son plan de féminisation devenu projet égalité. Rappelons que cette fédération est depuis ses débuts impliquée dans le rôle des femmes dans le milieu de la montagne ;
Et beaucoup de manifestations plus locales voient le jour, souvent en réunion non mixte, ce qui permet à chacune de ne pas ressentir le regard des hommes vis à vis de ses propos ou actions ;
Etc.
Ces quelques exemples sont forts de sens, mais devant une telle volonté d'inclure les femmes dans le milieu sportif, on se demande ce qui cloche encore, non ?! Réponse possible aux JO de Paris en 2024 !
Pour vous donner envie d'aller plus loin, commencez peut-être par faire connaissance avec Catherine Destivelle.
Jérôme Malsch
Sources :
1. 46 % de femmes licenciées contre 54 % d'hommes en 2021 https://www.ffme.fr/wp-content/uploads/2022/05/Chiffres_Cles_2021.pdf
5. https://gfhm.blog/presentation-gfhm/
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